L' Afrique doit conquérir sa souveraineté médicale et être moins dépendante des Groupes pharmaceutiques et laborantins étrangers.
Par Darchari MIKIDACHE
La pandémie de coronavirus Covid-19 affecte l'humanité toute entière avec près de 3 milliards d'individus qui ont été touchés par les mesures de confinement décidées à travers le monde. Le nombre de morts a dépassé les 300 000 personnes et rien ne dit que c'est la fin des pertes humaines en dépit de la décélération de la contamination dans plusieurs continents.
L'espoir de trouver des traitements efficaces homologués perdure avec la course contre la montre en matière de recherche médicale engagée par les différents Etats et continents. Le manque de prévoyance et l'impréparation logistique en matière de fournitures de masques et autres matériels médicaux anti-coronavirus de la part des différents gouvernements ont aggravé la situation sanitaire alors que des morts auraient pu être évités. On peut dire que personne ne pouvait prévoir. Pourtant les alertes étaient envoyées dès décembre 2019. Des efforts de précaution auraient pu mis en oeuvre pour pallier les défaillances et les insuffisances en matière d'achat de masques et de gels au nom du principe de précaution sanitaire. Certes les groupes de pression économiques rendaient difficiles ce rattrapage en matière de précaution sanitaire les dirigeants publics estimant que la contagion ne pouvant apparaître dans leurs pays respectifs. Les Responsables publics auraient pu pour autant bien avant les épidémies consacrées une grande part de leur budget à la santé publique notamment en matière d'équipements sanitaires et dans les services d'urgence.
Pour mémoire, "la peste noire a tué de 1347 à 1353 entre 75 et 200 millions de personnes dans le monde, décimant près de la moitié de la population européenne." De même, la grippe espagnole de 1918 à 1919 a entraîné près de 50 millions de pertes humaines. Le virus du sida VIH a fait plus de 32 millions de victimes. La tuberculose est responsable de près de 1,5 million de personnes dans le monde.
Même si le coronavirus Covid-19 SARS-COV- 2 a fait moins de victimes en comparaison des autres fleaux, il reste très dangereux avec à ce jour près de 300 000 morts. Une perte humaine est toujours dramatique et intolérable. Rien ne nous dit qu'il y aura plus de deuxième et troisième vague surtout que pour le moment aucun vaccin n'a été homologué par l'organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Les chercheurs du monde et les laboratoires s'activent pour trouver des traitements curatifs et préventifs.
L'Afrique avec ses multiples talents essaie de trouver des remèdes efficaces à l'exemple du Covid-19 Organics ou de l'apivirine. Une course contre la montre s'engage à plusieurs niveaux :
- remise en capacité de traitement des malades les gravement atteints dans les hôpitaux publics ;
- Une recherche active de traitements efficaces contre le Coronavirus à travers plusieurs tests de recherche médicale dans le monde ;
- un soutien économique et financier des entreprises afin de limiter les faillites de sociétés avec les mesures de confinement mises en place dans plusieurs pays entraînant des fermetures de sociétés et de magasins et pour soutenir les salariés et autres personnels vulnérables à des degrés divers selon les capacités financières de chaque pays ;
- Des mesures de déconfinement progressif permettant une relance des activités économiques avec des mesures d'accompagnement et sécurité sanitaires pour protéger les citoyens consommateurs
- Des mesures de facilitation administrative et fiscale sont mises en œuvre ou envisagées dans plusieurs pays pour soutenir les efforts des opérateurs économiques ;
- Des réflexions de relocatisation régionale des fabrications des produits.
Le risque reste toujours grand et les pertes humaines continuent en dépit d'un léger ralentissement et des mesures de déconfinement partiel et progressif mises en œuvre dans plusieurs pays dans le monde même si certains États commencent à appliquer des mesures de confinementd localisé localisés en cas de nouvelles contaminations significative.
La coopération internationale en matière de recherche médicale s'est engagée avec des mutualisations scientifiques pour trouver des vaccins ou des traitements curatifs. Ladite Coopération devrait être intensifiée et l'Afrique qui a commencé à mobiliser ses chercheurs doit être soutenues par les institutions financières panafricaines et l'Union africaine. Cette dernière doit très rapidement mettre en place une Recherche panafricaine médicale avec une mutualisation entre les 55 États du continent africain.
Les gouvernants publics en matière du continent africain gagneraient à consacrer un budget plus élevé à la santé, la recherche scientifique fondamentale et appliquée à l'exemple de Madagascar et à la prévention.
Attendre que les grands laboratoires occidentaux trouvent des solutions médicales pour tout un continent même si le nombre de victimes dépasse 2500 personnes et près de 80 000 cas déclarés à ce jour semble limité reste inacceptable. Cela est d'autant plus vrai que le nombre de contaminés augmentent et les capacités des hôpitaux en matière d'appareils respiratoires sont très faibles. Certes, la Jeunesse de la population africaine plaide pour des cas avec des symptômes peu graves. Néanmoins, l'Afrique doit conquérir sa souveraineté médicale et être moins dépendante des Groupes pharmaceutiques et laborantins étrangers. A cet effet, les efforts engagés par les chercheurs et laboratoires africains doivent être soutenus non seulement par leurs États respectifs mais également par l'Union Africaine. Cette dernière se doit de mettre en place des laboratoires panafricains dans l'ensemble de l'espace africain afin de sortir de la dépendance à l'égard des pays tiers. C'est dans la solidarité, la mutualisation des efforts de recherches scientifiques et médicales et dans l'émergence d'une nouvelle vision panafricaine que l'Afrique sera au rendez-vous des défis sanitaires qui touchent près de 1,2 milliards de citoyens africains.
La volonté des chefs d'État du continent africain doit se transformer en actions cohérentes à la fois au sein des États et au niveau de l'Union Africaine. Des réformes doivent être engagées pour tirer les les leçons de cette crise à la fois sanitaire et économique. La gouvernance publique se doit devenir plus prévoyante en s'appuyant sur le principe de précaution sanitaire face aux épidémie avec une part croissante du budget pour la santé publique.
Darchari MIKIDACHE
www.darcharimikidache.com