Développer le tourisme n'est pas seulement de construire des hôtels ou simplement de faire de la communication sans contenu. Sans minorer les efforts et réformes en cours, il convient d'organiser la filière touristique, créer des services et produits de qualité à des rapports qualité-prix compétitifs tout en veillant à préserver l'environnement.
Par Darchari MIKIDACHE, président du think tank "Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC)
Une campagne de communication et de promotion de la destination Comores implique la mise d'une organisation rigoureuse sur toute la chaîne des valeurs avec des méthodes déjà éprouvées ainsi qu'un programme pluriannuel de réhabilitation voire de construction des infrastructures de bases (transports aériens et maritimes, routes, énergies électrique et alternatives, bases de loisirs de tourisme, chemins balisés de découverte s touristiques, ports de plaisance, centre balnéaire etc.).
La mise en place d'un tourisme durable, créateur d'emplois, protecteur de l'écologie naturel et historique et générateur de revenus stables pour les locaux et des recettes fiscales et non fiscales pour l'État suppose la constitution d'un fonds stratégique d'accompagnement de l'industrie touristique. Ce fonds permettra de financer notamment un vaste programme de formation des personnels de la filière y compris les agents de L'Office National du Tourisme (ONT) en plus des travaux de routes, de mise aux normes des hôtels et de l'augmentation des capacités d'accueil.
Les tourismes intra-insulaires et intra-régionaux y ont toute leur place dans cette nouvelle stratégie visant à améliorer l'offre globale tout en cherchant à promouvoir la destination Comores. La captation des touristes en provenance des autres pays insulaires de l'Océan indien (Maurice, la Réunion, Seychelles, Maldives, et Madagascar). De nouvelles négociations devront être engagées avec les Offices de Tourisme des pays voisins, les agences de tourisme et de voyages correspondants afin d'arrêter d'un commun accord une stratégie gagnant-gagnant pour inciter les touristes à prolonger leur séjour en visitant les Comores. Cela suppose la mise en œuvre d'une politique tarifaire attractive en matière de transport aérien dans le prolongement la politique de connectivité des îles vanille voulue par la Commission de l'Océan indien.
Donner un nouvel élan au développement touristique de l'Union des Comores implique une réorientation de la politique financière et économique en rendant les crédits d'investissement du secteur peu coûteux pour les opérateurs économiques nationaux et investisseurs de ladite filière à condition que les pouvoirs publics prennent conscience de l'importance capitale du Tourisme comme un catalyseur du décollage économique de l'archipel.
Tout est question de volonté politique et de vision de long terme. Bien que le chantier est vaste et la tâche, immense et ardue, l'espoir est permis à condition de commencer à agir concrètement dans le secteur dès maintenant.
Darchari MIKIDACHE
Source : https://www.facebook.com/darchari.mikidache.public