Déplacements sur le terrain au service des plus vulnérables avec l'ONG USHABABI WA MESO INTERNATIONAL ( Jeunesse & Avenir) dont la devise est " Mieux vaut apprendre aux gens à pêcher que leur donner du poisson etils vivront dignement sans besoin de mendier. "
La récente exclusion des binationaux aux élections présidentielles aux Comores pour les scrutins à venir est un choix délibéré de faire des Comoriens expatriés des citoyens de seconde zone voire une population périphérique à la Nation comorienne.
Par Darchari MIKIDACHE
Pourtant, elle joue un rôle primordial économiquement, socialement, intellectuellement et politiquement. Souvent les candidats aux élections présidentielles viennent en France pour avoir le soutien des expatriés comoriens même s'ils ne votent pas en raison de leur poids économique, de leur influence sur l'amélioration de la vie quotidienne de leurs familles et de leurs compatriotes en général sans compter les réalisations concrètes effectuées en lieu et place de l'Etat. Certes la loi est votée par une assemblée nationale aux ordres. Il ne reste plus que les decrets d'application. Néanmoins, beaucoup disent que ladite loi est discriminatoire, contraignante, démobilisatrice, et même à connotation revancharde avec des objectifs cachés de couper les jambes de plusieurs potentiels candidats aux présidentielles ayant une double nationalité.
Certes, le parlement est souverain. Et il est acceptable et compréhensible qu'un candidat élu à la présidence de la République ne garde que la nationalité du pays. Mais exiger la renonciation à la double nationalité lors du dépôt de la candidature est une contrainte visant à éliminer politiquement les potentiels adversaires politiques ayant la double nationalité quand on sait que la diaspora comorienne en France représente plus que 30% de la population comorienne.
Le débat est ouvert pour que chacun s'exprime.
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La Diaspora, catalyseur du décollage économique des Comores
Pour rappel, article déjà publié par Darchari MIKIDACHE il y a plusieurs mois :
Comme on dit, aide-toi et le ciel t'aidera. Le chômage bat des records dans tout le continent africain en particulier aux Comores et à Madagascar avec des taux de chômage supérieurs à 37% de la population active, pour le cas des Comores, ce taux dépasse en réalité 45% de la population pour les jeunes. Le secteur informel représente plus de 60% de l'activité économique aux Comores dans le reste de l'Afrique.
La misère règne avec une société à double vitesse avec les riches d'un côté et les pauvres de l'autre. La crise sanitaire doublée d'une crise économique qui a ravagé les économies nationales reste dans les mémoires. La guerre en Ukraine a provoqué une hausse généralisée des prix après la hausse des cours de barils de pétrole entraînant une répercussion des prix de l'essence et des autres hydrocarbures. La hausse des prix de certains produits de première nécessité comme l'huile ou la farine de blé a contaminé tout le reste de l'économie y compris le secteur des transports avec la hausse des tarifs de frets. Cette situation est désastreuse pour la majorité des citoyens en particulier pour les populations vulnérables et pour les personnes du secteur informel. Des mesures d'accompagnement et d'atténuation de l'inflation sont vivement recommandées dans tout le continent africain.
Seuls les transferts de la diaspora africaine en l'occurrence ceux des Comoriens de l' extérieur permettent de limiter les effets de la crise économique et financière.
A titre d'exemple, la diaspora comorienne constitue de facto le premier investisseur avec plus de 130 millions d'euros ( près de 65 milliards de fc) de transferts d'argent. Le décollage économique des Comores ne peut se faire de façon efficace qu'avec une implication intelligente de la diaspora comorienne qui apporte non seulement de la ressource financière qui soulage la population et réduit les effets de la pauvreté mais également un savoir-faire indéniable, un capital économique en entrepreneuriat créateur d'emplois, un investissement apprécié et structurant en matière d'infrastructures de base (électrification, routes, dispensaires médicaux, construction d'écoles, injection de ressources financières pour la consommation intérieure, un soutien certain en matière de croissance économique, etc.).
Le développement des Comores ne peut se faire avec efficacité sans intégrer une véritable politique de soutien des initiatives de la diaspora comorienne en direction des Comores. Écarter cette dernière serait suicidaire car les Comoriens expatriés apportent du sang neuf dans un système national conservateur et dominé par la corruption et le manque l'exemplarité. Ils apportent également de nouvelles méthodes de travail, des compétences certaines, des pratiques éprouvées permettant de contribuer à améliorer la gouvernance publique. Cela suppose une volonté politique réelle. Cela suppose en outre une meilleure structuration de Comoriens de l' étranger .Et cette structuration ne peut se faire toute seule. L'implication des Autorités publiques nationales est plus qu'indispensable pour faire émerger une entité Diaspora légitime, réellement représentative, porteuse d'espérance crédible en termes d'élévation du niveau de vie de la population et porteuse de croissance économique créatrice d'emplois, de progrès social et de prospérité.
Ladite structuration ne fera pas toute seule. Elle nécessite une implication certaine et intelligente de l'Etat et par délégation de l'Ambassade des Comores en France pour commencer. De nombreux travaux ont été commandé sur cette problématique. Il est temps d'organiser la restitution pour en tirer le meilleur dans une optique de rendre l'entité Diaspora réelle.
L'Etat comorien ne peut reprocher aux Comoriens expatriés particulièrement ceux de France de ne pas s'être organisés et structurés alors cette action entre pleinement dans le cadre de ses responsabilités et missions du ministère de tutelle à savoir le Ministère des Affaires étrangères chargé de la Diaspora.
Le développement de l'Afrique comme celui des Comores ou de Madagascar exigent la prise en compte des talents, du pouvoir économique et des capacités de tous enfants y compris ceux qui vivent à l'étranger. Il convient alors de mettre en place des dispositifs innovants financiers, fiscaux et douaniers pour capter et mettre au service de la promotion de la production locale, de l'entrepreneuriat productif et de la transformation économique. L'émission de bons du trésor, des Livrets de développement durable pour les expatriés, la bi-bancarisation ou un emprunt d'Etat ou l'utilisation des ressources dormantes dans les banques locales sont des pistes à étudier sérieusement à condition au préalable d'assainir davantage la situation financière de l'Etat, d'améliorer la gouvernance, mettre en place des organisations crédibles de lutte contre la corruption, contre l'enrichissement illicite ou de contrôle et d'organisation de l'attribution des marchés publics dans la plus grande transparence. Des vraies assises de la diaspora comorienne sont un passage vivement recommandé et un catalyseur inéluctable pour changer de cap et réussir la transformation économique.
La contribution de chacun est primordiale pour que notre pays puisse rester sur la voie de la bonne gouvernance, de l'espérance et de la consolidation de l'Unité nationale.
Darchari MIKIDACHE
La Dynamique en Marche
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