M. Darchari MIKIDACHE, président de l'ONG USHABABI WA MESO INTERNATIONAL lors de son séjour aux Comores avec une toute partie de son équipe locale
Par Darchari MIKIDACHE
Face à la situation de pénuries alimentaires notamment le riz aux Comores, il est urgent d'agir en solidarité et de reformer en profondeur la gouvernance publique aux Comores pour éviter une telle situation à l'avenir. Gouverner c'est prévoir et non improviser. La situation de cherté de la vie est insoutenable pour la population avec des prix qui ont augmenté en réalité entre 15 et 30% avec des salaires stagnantes et faibles.
La situation actuelle en matière alimentaire est le résultat de l'improvisation, de la navigation à vue, de la corruption et de choix de chefs de services et directeur de sociétés et responsables ministériels incompétents, véreux et comptant sur l'aide internationale et sur la Providence et en se disant que la population comorienne est une population pacifique et pacifiste.
A trop tirer sur la corde, le point de rupture sera vite atteint. Au lieu d'investir dans le développement agricole et en soutenant réellement la modernisation des techniques agricoles et la productivité, tout en faisant baisser réellement les coûts des crédits à l'entrepreneuriat et en améliorant significativement le climat des affaires avec le respect des procédures judiciaires et la mise en place de politiques crédibles d'audit, de lutte contre l'enrichissement illicite et contre la corruption y compris au niveau de l'attribution des marchés publics, les dirigeants publics et politiques notamment les directeurs de sociétés d'Etat se contentent des aides étrangères via notamment l'Agence Française de Développement (AFD) et les institutions multilatérales pour financer quelques 300 porteurs de projets. Certes cette initiative est salutaire. Mais elle est très loin de suffir. Il est vivement recommandé que des réformes d'envergure soient engagées avec une politique de gestion transparente des finances publiques, un programme crédible de facilitation et de simplification des procédures fiscales et douanières, la création d'agences opérationnelles et sectorielles notamment en matière de développement agricole, de transformation productive et d'accompagnement des jeunes dans les initiatives entrepreneuriales, de développement touristique, etc.
Il est urgent d'engager une politique crédible de réduction de la dépendance alimentaire des Comores vis-à-vis de l'étranger. Les institutions économiques notamment les Chambres de commerce, d'agriculture, de commerce et d'artisanat devraient plutôt réfléchir et mettre en œuvre avec le ministère de l'économie et celui de la Production un plan opérationnel pour promouvoir à grande échelle le" Made in Comoros" en commençant par soutenir les initiatives locales de création de revenus et de richesses.
La création d'une Banque Nationale pour le Développement agricole et pour la transformation économique ainsi que celle d''une agence nationale de développement agricole doivent devenir une réalité dans les plus brefs délais.
Darchari MIKIDACHE
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