Par Darchari Mikidache
Sans climat serein, peu d'investisseurs feront l'effort de faire des investissements conséquents.
La mise en place de structures d'accompagnement des jeunes et des moins jeunes dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage, du tourisme et de l'environnement est un passage obligé.
Néanmoins, en l'absence d'un plan Marshal de formation professionnelle et technique, les effets seront limités au niveau de la jeunesse. Les métiers de la ruralité, agro-pastoraux ou de la transformation agricole ou produits doivent être valorisés.
De même, l'éducation nationale doit être reformée au niveau des lycées afin d'y introduire des mômes de lycées techniques avec des modules d'entrepreneuriat obligatoires à la sortie. De même ai niveau universitaire, une plus grande professionnalisation de l'enseignement est capitale. En outre, il convient d'introduire un bloc de modules de formation obligatoire en entrepreneuriat, en gestion d'entrepruses, en commercialisation, en marketing et économie numérique pour tous les diplômés de licence et ulterieurement des Masters quand ils seront mis en place.
Par ailleurs, une institution de la formation permanente et technique au niveau des différents métiers techniques pour les salariés ou les agents publics ou chômeurs reste indispensable pour accompagner les personnes vulnérables ou les personnes désireuses de se convertir professionnellement ou acquérir de nouvelles compétences professionnelles. Les modalités pratiques sont à mettre en oeuvre en étroite concertation avec les représentants des opérateurs économiques, les syndicats du monde enseignant et les ministères de l'éducation, de l'économie, des finances, des investissements, de la jeunesse, de l'emploi et de la formation professionnelle.
De même, en plus de la réhabilitation de l'école de pêche, il y a lieu de créer une ferme nationale d'enseignement agricole et des produits transformés et un laboratoire de transformation et de la valorisation des produits de rente comme la vanille, les huiles essentielles comme l'ylang ylang et d'autres essences naturelles. Le laboratoire nationa pourrait disposer de plusieurs départements dont celui de la Recherche / Développement, de la Transformation économique et productive, celui de l'application et de création de produits finis, celui de la formation Métiers et un département du conditionnement, sans oublier un Département de la Préservation de l'environnement et de la protection du patrimoine national.
La volonté politique reste primordiale pour travailler sur des actions qui transforment positivement et durablement l'économie nationale en promouvant la productivité nationale et l'augmentation des produits fabriqués localement "Made in Comoros". Un plan pluriannel de soutien des chaines de valeurs et des produits locaux à travers le soutien de la formation technique, la modernisation des techniques agricoles et de la transformation des produits locaux et l'appui du secteur privé et de l'entrepreneuriat créateur de valeur ajoutée et d'emplois dignes.
La mise en place de zones d'activités économiques prioritaires pour le développement national reste indispensable pour accompagner les opérateurs, les jeunes investisseurs et les investisseurs nationaux et expatriés ou les investissements directs étrangers.
La volonté politique et une vision réformatrice alliant concertation, pédagogie, restructuration des ressources humaines et nouvelles pratiques restent la substantifique moelle pour réussir le changement et faire progresser la nation comorienne. Cela suppose une lutte effective contre la corruption, une simplication poussée des démarches et des obligations administratives en plus de la dématerialisation des actes, une étroite collaboration avec les opérateurs du secteur privé et une implication soutenue des communes qui doivent acquérir de nouvelles compétences d'action locale. Une gouvernance publique exemplaire et plus transparente et une mobilisation des ressources financières internes notamment les fonds dormant dans les banques et établissements de crédit restent cruciales pour sortir plus rapidement de la culture de l'assistanat et financer directement les projets nationaux à terme.
Darchari Mikidache
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