M. Darchari MIKIDACHE, président du think-tank Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC)
Par Darchari MIKIDACHE
Comment parler d'émergence sans mettre en place un plan ambitieux de redressement des finances publiques dans le cadre d'une gouvernance publique exemplaire, incitative, rigoureuse et transparente ?
Et l'éducation et la formation professionnelle doivent également en tête des priorités au même titre que la lutte contre l'impunité et la promotion d'une justice véritablement républicaine ?
Beaucoup de pays africains se lancent dans cette voie sans travailler les fondamentaux à commencer par le nerf de la guerre, la mobilisation des ressources financières internes sans pour autant faire du matraquage fiscal auprès des opérateurs économiques et des entrepreneurs.
Certes, la construction des infrastructures de base et les investissements sont importants.
Mais un plan pluriannuel annuel de promotion des produits nationaux reste incontournable.
Bref, il est vivement recommandé de mettre de côté les coquilles vides reposant sur des financements externes et des aides liées pour engager des réformes de fond pour instaurer les fondamentaux indispensables au décollage économique des pays du continent africain.
Bâtir une nation prospère et forte implique de prendre à bras-le-corps les défis récurrents de la société : la lutte contre la précarité et contre le chômage massif par des politiques publiques et privées combinées, la sécurité sociale et sanitaire, le soutien et l'accompagnement des jeunes dans leurs efforts d'insertion professionnelle, l'élévation du niveau de vie et du pouvoir d'achat des citoyens, la promotion de la liberté économique et de l'accès à la scolarisation des plus démunis, la réduction de la dépendance financière, énergétique et technique. Retarder la mise en place des réformes de structure constitue non seulement un frein au décollage économique mais également un handicap pour la cohésion nationale.
Darchari MIKIDACHE
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