Par Darchari MIKIDACHE, président du think-tank "Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC)"
La transformation économique de l'Afrique, clé pour créer des emplois et réduire la pauvreté passe une mobilisation des ressources internes et la promotion du "Made in Africa ".
La mobilisation des ressources internes pour financer la transformation économique de l'Afrique passe par un programme continental de promotion du "Made in Africa " et donc d'un plan stratégique de promotion de la transformation des produits locaux et du consommer local. Les " Made in Africa" des pays du continent africain comme le Made in Océan Indien ou Made in Madagascar ou Made in Comoros doivent être une priorité des Autorités publiques. Elle sont source de création d'emplois, de revenus , de croissance et de décollage économique viable parallèlement à l'intégration économique continentale. La mobilisation des finances locales passe non seulement par la lutte contre l'évasion fiscale, contre la corruption et les évaporation des recettes publiques mais également par l'amélioration du taux de recouvrement fiscal et non fiscal, la mise en place d'un véritable cadastre national ainsi que par la mobilisation de l'épargne dans le cadre d'une politique de captation des fonds d'épargne dormant dans les établissements de crédit et assimilés et des flux financiers des diasporas africaines dont les montants sont très élevés et dépassent souvent l'aide publique au développement pour certains pays à l'exemple des Comores pour lesquelles les flux de transferts d'argent de la diaspora atteignent 25% du Produit intérieur Brut et représentent presque le double des recettes fiscales annuelles.
Un plan national interministériel de transformation économique financé et renforcé par une agence spécialisée s'avère inéluctable pour réussir ladite transformation. Tout est question de volonté politique et de prise de conscience nationale.
Darchari MIKIDACHE
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Extrait :
Kako Nubukpo : « Le modèle de croissance des pays africains est mortifère » Le monde du 23 septembre 2019
La fiscalité est le parent pauvre des politiques économiques africaines. Comment les Etats peuvent-ils augmenter leurs recettes fiscales ?
"Il y a une vraie déperdition dans la récolte de l’impôt qui s’explique en partie par la corruption. Certains fonctionnaires mal payés s’octroient une partie de l’impôt. Par ailleurs, faute de titres fonciers, le patrimoine immobilier est peu taxé. On a aussi un secteur informel surdimensionné et mal fiscalisé. Tout ceci représente de l’argent perdu pour les caisses de l’Etat, et explique aussi la faible pression fiscale en Afrique (20 % en moyenne, contre 45 % à 46 % en France). Enfin, la base productive est étroite, ce qui rend mécaniquement faible le montant d’impôts à collecter. Toute la pression s’exerce sur les classes moyennes qui se sentent, à juste titre, matraquées."