D’autres mesures comme la mise en place d’une brigade de lutte contre l’enrichissement illicite et de campagnes de sensibilisation au civisme fiscal parallèlement à l’engagement de charte de qualité et de transparence fiscale sont nécessaires.
Par Darchari MIKIDACHE, acteur politique président du think-tank Cercle des Economistes et des Experts Comoriens (CEEC)
La gouvernance publique aux Comores peut être largement améliorée par une mobilisation des ressources internes au service de l’investissement public et de l’amélioration du niveau de vie de la population tant en matières d’infrastructures de base que dans le domaine de l’éducation et de la création d’emplois durables. La situation actuelle repose sur des ressources budgétaires limitées et sur la dépendance de l’extérieur. Par conséquent, l’État ne dégage pas de budget pour investir dans la protection sociale, environnementale et sociétale. Les Comores vivent sous le règne de l'assistanat passif de l'extérieur au moins lieu d'engager des vraies reformes afin que les pouvoirs publics puissent dégager des fonds nationaux pour résoudre les problèmes sociaux, économiques et démocratiques.
L'absence de transparence de la gouvernance publique, la corruption généralisée et le manque de justice exemplaire minent les fondements d'une République solidaire et démocratique. Cela nuit également à l'environnement avec le manque d'Autorité des responsables politiques pour prendre les bonnes décisions notamment dans le choix de sites de traitement des déchets publics et sanitaires. La santé publique est délabrée avec le manque d'un service national d'urgence sanitaire doté des moyens adéquats pour soulager la population la plus démunie. Le manque de culture de résultats et de méritocratie dans les administrations met à mal la cohésion sociale et menace à terme l'Unité nationale avec une insuffisance de déconcentration des services généraux.
Le secteur informel et le manque d'efficacité des administrations fiscales notamment en matière de mobilisation des recettes fiscales nuisent gravement aux capacités de redressement de l'économie nationale. Les importations massives près de 90% des produits consommés localement sans un plan pluriannuel de promotion de la productivité et de la production nationale avec des produits «Made in Comoros» constituent un gâchis et un manque à gagner en termes de création d'emplois nouveaux.
Il est essentiel que les gouvernants travaillent davantage pour redresser les finances publiques en commençant par introduire une culture de résultats et d’objectifs dans les administrations publiques et les sociétés d’Etat dans le cadre d’un pacte national de bonne gouvernance effective et continue. L’Administration Générale des Impôts et du Domaine devra engager rapidement des mesures efficaces pour augmenter le taux de recouvrement et le taux de civisme fiscaux tout en luttant contre la corruption et les fuites de recettes tant en termes d’exonérations fiscales qu’en termes de détournements internes. Une politique d’augmentation de l’assiette fiscale et donc de lutte contre le secteur informel ainsi que des nouveaux moyens de recoupement des informations et de droits de communication devront être mis en œuvre dans les meilleurs délais au même titre que l’organisation de formation continue et interne pour les agents fiscaux. D’autres mesures comme la mise en place d’une brigade de lutte contre l’enrichissement illicite et de campagnes de sensibilisation au civisme fiscal parallèlement à l’engagement de charte de qualité et de transparence fiscale sont nécessaires.
Tout est question de savoir-faire, de méthode et de volonté politique.
Darchari MIKIDACHE
www.darcharimikidache.com & www.ceec-comores.com
Page Facebook officielle : https://www.facebook.com/