Chers Amis et Compatriotes,
Faut-il continuer la descente aux enfers pour notre Nation?
Un taux d'échec au Bac qui dépasse les 50% des candidats, soit plus de 6000 jeunes qui redoublent chaque année pour refaire la même chose dans d'autres alternatives ni d'enseignement secondaire et supérieur professionnel et technique pour apprendre un métier. Une politique nationale de renforcement du niveau scolaire des élèves est primordiale avec la création des classes d'études et de soutien dans les établissements scolaires publics et privés pour lesquels des professeurs certifiés avec des jeunes qualifiés sélectionnés par des concours transparents pourraient apporter leur aide moyennant des vacations forfaitaires. Des milliers des jeunes chômeurs souffrent et n'ont aucune perspective d'avenir. Une bombe sociale est imminente. Nous devons agir rapidement.
Faut-il croiser les bras en faisant des discours mielleux vis-à-vis des banques et autres établissements de crédit alors les taux pratiqués sont exorbitants et découragent les initiatives entrepreneuriales et l'argent dort dans les banque?
Une économie sclérosée avec des taux d'intérêt et donc des coûts globaux de crédit entre 11 et 18% est un suicide économique pour la Nation comorienne comme pour le reste des pays africains.
Pourtant, des solutions adéquates existent pour réduire le coût de financement des initiatives privées.
Une politique de production agricole déconcertante depuis de nombreuses années avec près de 90% des produits importés est intolérable. Pourquoi ne pas encourager les produits "Made in Comores" avec une nouvelle politique d'augmentation de la productivité nationale, d'encouragement à travers les coopératives avec des facilités de crédit et un pluriannuel de développement concret et efficace de l'agriculture et l'industrie en faisant travailler les jeunes après les avoir formés?
La Chine, pays ami, construit des bâtiments pour les Comores, fait du soutien multiforme. Pourquoi l'Etat comorien ne construit pas un partenariat de développement agricole et de transformation des produits nationaux?
Les Finances de l'Etat comorien sont exsangues. Une politique de mendicité et d'assistanat chronique est devenue la règle avec une forte dépendance des recettes douanières qui représente un peu plus des recettes budgétaires, les recettes fiscales dont le maillon faible des Finances publiques. Une mobilisation urgente des recettes fiscales et non fiscales est indispensable. Des rapports et des recommandations ont été formulés. J'ai moi-même émis plusieurs propositions novatrices pour redresser les recettes fiscales. L'administration générale des Impôts et du Domaine(AGID) doit faire sa révolution en engageant des réformes internes t en matière de lutte contre l'évasion fiscale, contre le secteur informel et contre l'inefficacité patente en matière de recouvrement. Elle doit former ses agents par elle-même pour améliorer l'efficacité de sa mission, étendre sa présence fiscale sur le territoire national, étendre l'assiette fiscale, adapter ses modes de contrôles fiscaux aux tissus fiscaux, promouvoir le civisme fiscal, instituer une culture de résultats et d'objectifs dans ses missions et rendre transparentes ses actions de redressement des recettes fiscales. Il y a beaucoup à faire à commencer par la lutte contre la corruption interne dans les administrations et contre l'impunité des actes des responsables publics et des sociétés d'Etat. La justice doit retrouver ses lettres de noblesse en agissant avec impartialité et équité. L'immobilisme n'est plus permis face à la crise économique, financière, sociale que vit au quotidien la population.
La promotion du genre, la promotion sociale par l'égalité des chances pour tous les jeunes, la méritocratie, la culture de résultats, l'exemplarité des actions publiques ainsi qu'une Gouvernance transparente, rigoureuse et respectueuse des règles de passation des marchés publics constituent des chantiers à engager dans les meilleurs délais pour répondre aux défis auxquels les Comores sont confrontées.
Il est essentiel que les gouvernants changent rapidement de cap sous peine d'implosion de notre Nation. La volonté politique doit se traduire en actes concrets et réformistes pour permettre un véritable décollage économique et social de l'Union des Comores.
Darchari Mikidache
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