L'Afrique ne peut solliciter de l'aide extérieure sans faire elle-même des efforts internes pour se développer. Quand les 54 pays du continent africain se mettront à mobiliser de manière rigoureuse, efficiente et transparente, toutes leurs forces, leurs ressources naturelles, financières et humaines, il est à parier qu'ils n'auront besoin d'aucune aide externe. Gageons une prise de conscience collective et l'émergence de nouveaux acteurs et responsables publics et privés plus imaginatifs, novateurs, patriotes et soucieux du bien-être de leurs populations.
par Darchari Mikidache, président du think tank « Cercle des Economistes et des Experts Comoriens (CEEC) »
L'aide publique ou privée n'est pas une mauvaise chose à condition qu'elle permette aux Etats bénéficiaires de se prendre en charge à terme et de pouvoir se passer finalement de cette même aide. Investir massivement dans les secteurs de la santé, de la recherche, des infrastructures routières, des transports, de l'energie, du savoir-faire technologie, de la télécommunication et l'éducation est salutaire à condition de mener parallèlement des réformes publiques en matière de gouvernance publique, de justice et de lutte contre la corruption tout en stimulant les initiatives privées et la formation de projets industriels, technologiques et agro-alimentaires, source de création d'emplois et de valeur ajoutée. Le transfert des technologies dans le cadre d'une coopération saine entre partenaires dans un pacte solidaire gagnant-gagnant implique également un transfert des savoir-faire en matière d'énergies propres pour permettre au continent de décoller économiquement. Cela suppose que chaque État bénéficiaire se mette en ordre de bataille pour mobiliser ses propres ressources internes. La lutte contre le développement du secteur informel, la mobilisation des ressources internes fiscales et non fiscales, la négociation de contrats plus justes pour l'exploitation des ressources naturelles ou géostratégiques, la lutte contre la corruption et contre le sentiment d'impunité régnant souvent dans les classes dirigeantes voire politiques ne suffiront jamais à relever les défis aux quels les Etats africains sont confrontés sans un changement réel et sincère des mentalités et des modes de gouvernances étatiques. On a beau estimé vouloir faire changer le comportement malveillant des gouvernants mais sans une justice égale pour tous, exemplaire et dissuasive, les efforts risquent d'être vains.
Changeons l'Afrique d'abord par l'état d'esprit en valorisant les responsables publics et les citoyens qui agissent réellement et concrètement pour le bien-être collectif tout en développant une pédagogie stratégique et une campagne permanente en matière de prévention contre la corruption et une éducation citoyenne et civique dans le système de l'éducation Nationale de chaque pays concerné. Mais le plus grand des catalyseurs reste l'exemplarité dont feront preuve les chefs d'État et gouvernants en se montrant exemplaires dans leur manière d'exercer le pouvoir, l'intérêt supérieur de la Nation prévalant plus que leur enrichissement personnel.
Il est grand temps de relever le défi de l'appropriation des valeurs qui rendront l'Afrique meilleure et porteuse d'espoir d'une émergence saine et capable de répondre aux préoccupations des citoyens à commencer par la création de nouveaux emplois dignes pour la jeunesse dans le secteur privé ou parapublic, l'accès à la santé et à l'alimentation pour tous ainsi qu'à une élévation du niveau de vie pour la population. Cela se fera au prix d'efforts collectifs par des politiques publiques rationnelles, solidaires et efficaces.
Darchari Mikidache
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